Voilà un village que je ne risque pas d’oublier avant longtemps : Saint-Cirq-Lapopie. Les circonstances dans lesquelles je l’ai découvert ont sans doute contribué à la fascination qu’il a excercé sur moi : je l’ai aperçu pour la première fois au petit matin lors d’un vol en montgolfière, peu avant le lever du jour. Ses maisons accrochées à la falaise, qui surplombaient le Lot d’une centaine de mètres, flottaient dans le vide en raison de la brume matinale. Un spectacle irréel. Puis, à mesure que les rayons du soleil ont dissipé la brume, les pierres dorées des maisons ont semblé s’enflammer. Un spectacle si stupéfiant qu’il m’aurait paru invraisemblable dans un film, et qui était pourtant là, sous mes yeux. Vous comprendrez donc qu’il m’était impossible de quitter le Lot sans l’arpenter, histoire de me convaincre qu’il était réel. Les ruelles, qui dégringolent jusqu’au Lot, ne se visitent qu‘à pied. Arrivés par une route en lacet oscillant entre rivière et falaise, les touristes délaissent donc leur voiture pour découvrir ce village qui inscrit à merveille son architecture dans son décor naturel. Élevant dans le ciel sa puissante silhouette fortifiée, son église domine l’amoncellement de petites maisons unies dans un même calcaire ocre. Elle a survécu à une histoire tourmentée, contrairement aux quatre châteaux du bourg. Occupé dès l’époque romaine, ce site défensif sur le Lot fut doté d’une forteresse dès le haut Moyen Âge. Son histoire se résume à une suite incessante de sièges. Richard Cœur de Lion, les Anglais puis les huguenots à l’époque des guerres de Religion tentèrent de s‘emparer du bastion. En 1580. Henri IV en fit abattre les derniers pans de mur. Du château. un panorama splendide se déploie sur les maisons et l’église posée sur son aplomb rocheux, mais aussi sur la boucle de la rivière cernée par des peupliers. Des trois autres châteaux, des familles Castelnau, Gourdon et La Popie. ne subsistent que quelques pierres. Quand la brume s’étend sur la vallée et que les maisons qui escaladent la paroi ont fermé leurs volets, Saint-Cirq retrouve sa magie originelle. Les façades en encorbellement ou à colombages, coiffées de tuiles brunes brûlées par le soleil en été, les fenêtres à meneaux, les portes en accolade, où s’accrochent roses trémières et vigne vierge, les ornements d‘esprit médiéval qui abondent dans les ruelles et venelles, composent un décor merveilleusement préservé. Le lieu fascine, et je ne suis pas le seul à être tombé sous son charme. Il séduisit en son temps André Breton. Annoncée par sa tour-pigeonnier, l’ancienne auberge des Mariniers du Lot abrita en effet chaque été l’écrivain, qui y attira ses amis surréalistes. Le peintre Henri Martin trouva refuge dans une noble demeure à tourelle, en dessous de la place du Carol. Pierre Daura préféra s‘installer dans une maison aux poutres sculptées de la délicieuse rue de la Fourdonne. Par leur présence, tous contribuèrent à rendre célèbre ce village perché de la vallée du Lot. Mais leur présence ne fait au fond qu’indiquer à tel point le lieu est ensorceleur. Si vous ne l’avez jamais visité, je vous recommande de faire un détour d’une demi-journée, la prochaine fois que vous passerez dans le Lot. Voire même de le découvrir, comme moi, depuis la voie des airs, lors d’un vol en montgolfière tout à fait fascinant ! Retrouvez toutes les infos sur ce de baptême en montgolfière à Saumur en suivant le lien.
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Une merveille de village
Posté par chrisdf
le 22 décembre 2017
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